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Cameroun : Maurice Kamto lance un ultimatum au régime Biya et menace de « légitime défense » populaire

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Yaoundé, 10 novembre 2025 – L’opposant camerounais Maurice Kamto a élevé le ton dimanche 9 novembre dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Refusant de reconnaître la victoire de Paul Biya à la présidentielle du 12 octobre, il accuse le régime de « gangstérisme d’État » et pose un ultimatum : libérer tous les arrestés post-électoraux sous 48 heures, sous peine de « légitime défense » populaire.

Tensions post-électorales à vif

La vidéo, vue plus de 500 000 fois en 24 heures, intervient trois semaines après un scrutin contesté. Paul Biya, 92 ans et au pouvoir depuis 1982, a été réélu avec 71 % des voix selon Elecam. Kamto, exclu de la course en août par le Conseil constitutionnel, dénonce un « hold-up électoral ». Des manifestations à Yaoundé et Douala ont été réprimées, entraînant des centaines d’arrestations – militants MRC, syndicalistes et journalistes –, selon Amnesty International.« 
Ce n’est plus un État de droit, mais un gangstérisme institutionnalisé », lance Kamto dans un bureau sobre aux couleurs du drapeau camerounais. Il cite des détenus comme Christian Ntimbane, coordinateur MRC, arrêté le 22 octobre pour « trouble à l’ordre public ».
 
Ultimatum à 48 heures : une escalade rhétorique
 
Le cœur de l’appel : « D’ici mardi 11 novembre minuit, libérez tous les prisonniers politiques. Sinon, le peuple sera en légitime défense. » Cette formule, invoquant l’article 3 de la Déclaration des droits de l’homme, suggère une résistance civile accrue sans appeler explicitement à la violence. Kamto mobilise pour une « Hirondelle 2.0 », rappelant les marches de 2018.
 
Réactions : Silence du pouvoir, soutien de l’opposition
 
Le gouvernement n’a pas commenté, mais René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication, a qualifié les opposants d' »agitateurs ». Une réunion d’urgence à la présidence est prévue ce lundi.L’opposition se rallie : Cabral Libii (3e au scrutin) tweete son soutien (#LibérezLesOpposants). Les évêques du CENC appellent à la réconciliation. Internationalement, l’UE et les États-Unis exhortent au dialogue et à la libération des détenus.
 
Vers une mobilisation ou une répression accrue ?
 
À 92 ans, Biya, souvent hospitalisé, affronte une opposition galvanisée dans un Cameroun fracturé (crise anglophone, inflation 6 %). Une libération partielle pourrait désamorcer ; sinon, risques d’embrasement à Douala. Pour les Camerounais, épuisés, c’est un appel au ras-le-bol.
 
Par Gloria SVENS,  PLUME.CD
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